Le mandat consistait à créer une plateforme numérique de visualisation et d’informations scientifiques sur la biodiversité du Québec qui s’adresse au grand public, aux gestionnaires de territoire ainsi qu’aux scientifiques afin de répondre à leurs besoins respectifs.
La solution élaborée visait essentiellement les utilisateurs potentiels dans la région du Québec, comprenant le grand public, les gestionnaires de territoires, et les scientifiques. Malgré les besoins distincts de ces trois groupes, l’application devait être conçue de manière à satisfaire les exigences spécifiques de chacun.
Bien que le grand public manifeste une sensibilité croissante envers les enjeux environnementaux liés aux changements climatiques, son intérêt pour la biodiversité demeure malheureusement faible, malgré l’importance cruciale de ce sujet. Les individus souhaitent connaître des moyens concrets pour contribuer à la préservation de la biodiversité dans leur environnement immédiat, tout en cherchant à approfondir leurs connaissances sur ce domaine.
Les gestionnaires de territoire expriment le besoin de mieux appréhender les enjeux liés à la biodiversité dans leur région. Une compréhension approfondie de ces enjeux faciliterait la prise de décisions éclairées et la préservation efficace de la biodiversité. Cependant, le manque d’outils centralisés, fournissant des informations vulgarisées spécifiques à leur territoire, complique leurs efforts de recherche.
La communauté scientifique recherche activement une plateforme québécoise partagée dédiée à la visualisation de données scientifiques complexes relatives à la biodiversité. Cette plateforme vise à simplifier l’analyse, l’utilisation, le partage et la communication des données, offrant ainsi aux scientifiques un accès facile pour la comparaison et l’analyse des données. Cette approche optimiserait leur temps et encouragerait une collaboration plus étroite entre collègues.
En considérant la problématique et les besoins des trois groupes d’utilisateurs, notre conception du portail nous a conduit à formuler les deux hypothèses de recherche suivantes :
Selon la théorie des niveaux de représentation (LIBERMAN ET TROPE 1998), un portrait à l’échelle locale améliorerait la concrétude de la problématique liée à la biodiversité afin de sensibiliser le grand public et les gestionnaires de territoire. Cela contribuera à développer une conscience collective.
Selon le principe de superposition (LIDWELL et al. 2010), un portail interactif intégrant plusieurs niveaux de granularité agirait comme outil de travail favorisant l’analyse, l’utilisation et le partage de données scientifiques liées à la biodiversité.
Ce schéma illustre notre vision du portail Biodiversité Québec. Nous l’avons conçu en intégrant les besoins des trois publics cibles, leurs objectifs, mais également, nos propres objectifs, en tant que designers, pour les besoins exprimés par le gouvernement du Québec.
Dans le but de répondre efficacement à nos objectifs et aux attentes de nos trois publics, nous avons préconisé une segmentation du portail en deux grands volets : l’Espace Découverte et l’Espace Expertise. Ces deux espaces intègrent tous deux la cartographie du Québec et traitent de sa biodiversité.
Le but initial de cet espace est d’informer de manière accessible le grand public et les gestionnaires de territoire. Nous cherchons à susciter l’intérêt et à éveiller la curiosité du grand public à l’égard des enjeux locaux liés à la biodiversité et aux changements climatiques. En fin de compte, notre aspiration est d’encourager une mobilisation plus poussée des utilisateurs en faveur de la protection de la biodiversité.
Nous avons également développé une version mobile pour répondre à la demande du client dans le cadre de ce projet. Cependant, nous avons suggéré de rediriger les utilisateurs de l’espace Expertise vers la version bureau, étant donné que la visualisation des données scientifiques des divers indicateurs serait trop complexe sur la version mobile.
Dans le cadre de ce projet, le deuxième espace a été dédié à la communication de données complexes sur la biodiversité, présentées principalement sous forme de tableaux de bord. Notre objectif était de fournir un outil de travail performant aux experts, visant à faciliter l’analyse, l’utilisation, et le partage des données, tout en favorisant la prise de décisions éclairées, notamment pour les gestionnaires de territoire confrontés à des enjeux locaux liés à la biodiversité.
Il est important de noter que l’espace Expertise reste accessible à tous ceux qui ont la curiosité et les compétences nécessaires pour s’engager dans l’analyse de données complexes. En étroite collaboration avec Sabrina, ma coéquipière, nous avons donc occupé un rôle central dans la mise en place de l’espace expertise, en étant chargés de sa conception.
La section dédiée à l’expertise nécessitait l’intégration de divers indicateurs. Il s’agit d’un condensé d’informations complexes visant à quantifier la biodiversité et ses variations dans une répartition spatio-temporelle. Cette approche permet une évaluation quantitative et qualitative de l’état de santé et de la richesse du monde vivant. Dans le cadre de notre projet, trois indicateurs nous ont été assignés, parmi lesquels figure l’Explorateur ATLAS. Cet indicateur facilite la communication rapide des données disponibles via la base de données ATLAS, offre une visualisation des disparités liées aux observations à travers le Québec, tout en permettant une analyse temporelle du nombre d’observations et du nombre d’espèces.
Nous avons mené six tests utilisateurs en suivant une planification méticuleuse, comprenant l’élaboration d’un formulaire de consentement, la définition de tâches spécifiques, ainsi que la mise en place de grilles d’observation et d’analyses.
Dans l’ensemble, les participants aux tests utilisateurs ont exprimé une satisfaction générale envers l’interface, la jugeant très conviviale. Ils ont également apprécié la qualité du rendu, mais quelques ajustements mineurs devraient néanmoins être effectués, que ce soit pour peaufiner certaines propositions ou en clarifier d’autres.
Il est évident, compte tenu de l’envergure de l’application et de son potentiel d’impact, qu’il serait judicieux de conduire un nombre plus important de tests utilisateurs pour les deux espaces du portail.